dimanche 22 mai 2011

Lady Gaga soumise à la question

Trois ans après son entrée fracassante au sommet du hit-parade, Lady Gaga livre son 3e opus longue durée, Born This Way. Où l’on retrouve la chanteuse états-unienne dans diverses positions, de réminiscences hard rock en chansons dance maousses. Le phénomène Gaga s’est même permis un changement de look. Voyons comment. Voyons pourquoi. Le nouveau Lady Gaga, ça sonne comment?

Trois ans après son entrée fracassante au sommet du hit-parade, Lady Gaga livre son 3e opus longue durée, Born This Way. Où l’on retrouve la chanteuse états-unienne dans diverses positions, de réminiscences hard rock en chansons dance maousses. Le phénomène Gaga s’est même permis un changement de look. Voyons comment. Voyons pourquoi.

Le nouveau Lady Gaga, ça sonne comment? «Je vous promets le meilleur album de la décennie.» Avec l’assurance d’un succès annoncé, la dernière reine du marché discographique enchaîne pour l’album Born This Way quatorze boulets poids lourd. Sans sourciller, même pas mal. Même pas peur de la redite. Voilà l’immense force, l’immense faiblesse c’est selon, des compositions de Lady Gaga. Répéter ce qui a déjà été fait. En pareil. Mais pas tout à fait. Lady Gaga, qui compose, produit et arrange, en binôme ou en équipe, met l’écriture de ses chansons sur le compte de ses fans. Ce sont eux qui lui auraient inspiré Government Hooker, Judas, Americano, Hair, Heavy Metal Lover, etc.

Rien de neuf à se mettre sous la dent. Sinon les solides vocalises de Lady Gaga, véritable caméléon des cordes vocales. A noter les mélismes lyriques en introduction de Government Hooker. Souvenir de la voix suraiguë de Klaus Nomi, trente ans après. A noter encore, le titre Scheisse, singeant la langue de Goethe, équivalent du yogourt anglais mais dans l’autre sens. Avec l’accent, la scansion, la découpe coup-de-poing, la déglutition même, de l’unique modèle du genre, Nina Hagen.

La nouvelle Lady Gaga, ça ressemble à quoi? Sur le look de Lady Gaga, qu’est-ce qui n’a pas été dit! Personnage de diva pop hybridé de cartoon, bouturée sur le lit de Madonna, en plus cabaret dans l’apparence: tout dans la perruque. Lady Gaga osait plus de vulgarité aussi. Voyer la pochette, pure réminiscence de l’univers macho du hard rock (lire encadré).

Déroulé sous nos petits yeux ébahis, le shooting photo accompagnant Born This Way a opté pour un noir et blanc plus classieux qu’à l’accoutumée: Lady Gaga pose en Rita Hayworth, puis mute en Britney Spears, sans oublier KeSha, dernier avatar en date de la teenage pop. Mais Lady Gaga n’est pas une enfant. A l’évocation SM des bottes vinyle (voir photo ci-contre), l’esthétique Gaga oppose un choix moins conventionnel. Large robe, posture symétrique, faciès émacié: c’est Martha Graham et la danse contemporaine qui émerge entre deux phases de la mutation.

Lady Gaga, ça sert à quoi? «Born This Way, c’est ce qui nous tient éveillé la nuit. Ce qui nous fait peur, à vous et à moi. Born This Way n’a rien de branché.» Contrition? Rédemption? En quête de sérieux? Réponse possible en passant par l’escalier: hier comme aujourd’hui, il est pour ainsi dire impossible de saisir qui est vraiment Joanne Angelina Germanotta, jeune femme de 25 ans. Quel est son visage? On devine un grand nez, un corps d’athlète aérobic. Rien de tangible, en fait. Nourrie des grands modèles interlopes, Klaus Nomi, Nina Hagen, Hayworth, Madonna, Queen aussi, Liza Minnelli encore, le porno chic également, Lady Gaga restera, cette année encore, la reine de l’illusion. Lady Gaga, cette chimère…

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